Examiné lors du prochain conseil municipal, le projet de déblocage d'une somme de 10 000 euros devrait être alloué à un don permettant l'envoi de plus d'1,5 tonne de couac et d'une demie-tonne de kassav à destination d'Haïti, qui vient à nouveau d'être ébranlée par un séisme.

 Joint par téléphone, Félix Dada, maire de Grand-Santi, se dit touché par la nouvelle catastrophe naturelle qui vient d'ébranler la nation haïtienne : "À Grand-Santi, nous avons été particulièrement meurtris par les inondations provoquées par les crues du Maroni cette année. Bien que nous n'ayons pas eu de pertes humaines à déplorer, nous comprenons la détresse des citoyens d'Haïti et y sommes sensibles" indique celui qui a décidé d'appuyer l'initiative d'un don de sa commune à destination des sinistrés de ce nouveau tremblement de terre. 

ÉVITER LES DÉTOURNEMENTS GRÂCE AUX ONG

La situation politique est loin d'être rétablie dans un pays qui a assisté -pétrifié- à l'assassinat de son président en place par un commando, il y a à peine un mois. Cette nouvelle catastrophe vient rouvrir des plaies longuement pansées depuis le terrible séisme de 2010 qui avait fait plus de 200 000 victimes. Le nombre de morts est cette fois moindre avec un peu plus de 1400 décès lors du dernier bilan, mais toujours trop important dans un pays qui aurait dû autrement tirer les enseignements des catastrophes précédentes. Néanmoins, il semble évident qu'étant donné les milliards d'aides détournés à la suite de 2010 et la teneur de la crise politique qui en découle depuis, ces fonds devront, cette fois encore, être toujours plus scrutés depuis leur acheminement jusqu'à leur distribution.

Ainsi, si le maire de Grand-Santi ne sait pas encore à quel saint se vouer entre Consulat général d'Haïti à Cayenne, CTG et Ambassade de France en Haïti... une chose est sûre : le don de sa commune se fera par le biais d'une ONG. Laquelle reste elle aussi encore à déterminer, à l'instar des associations auxquelles la mairie va faire appel pour la production locale de ce don.

Car s'il est bel est bien question d'une somme conséquente pour aider le peuple haïtien, pour Félix Dada, il ne s'agit pas d'envoyer une valise de billets. "Nous produisons notre propre couac et notre kassav sur le territoire de la commune, ces 10 000 euros que nous souhaitons débloquer pour les sinistrés seront donc injectés dans notre économie locale afin que ce soit nous qui fabriquions les denrées que nous allons envoyer au peuple haïtien" poursuit l'édile du hameau au coeur du pays Djouka. 

DEUX TONNES DE COUAC ET KASSAV PRODUITES EN UNE SEMAINE

Avec un prix dans le commerce qui environne les 2€ du kilo, on peut donc estimer que ce seront pas moins de deux tonnes de dérivés du manioc qui seront destinés aux habitants du pays voisin de la République dominicaine. "Nous allons probablement commander du couac aux trois-quarts et le reste en kassav. Les producteurs que je connais sont capables de généralement sortir ce volume en une semaine et nous allons faire appel à tout le monde. Donc une fois les sommes validées en conseil municipal, la production devrait être disponible sans tarder ! " conclut le maire de Grand-Santi Félix Dada. 

Avec un conseil municipal prévu pour la fin-août ou le début du mois prochain, ce don de plus de 500kg de kassav et d'une tonne et demie de couac pourrait donc nourrir des haïtiens dès la fin septembre. 

Article : FRANCE-GUYANE